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Le Halo bleu des fleurs invisible à l'oeil nu

Dernière mise à jour : 19 janv. 2019


Le halo bleu des fleurs attire les pollinisateurs


Les abeilles et les bourdons ne butinent pas n'importe quelles fleurs. Des chercheurs britanniques ont découvert en octobre 2017 que certaines espèces florales produisent un signal optique de couleur bleue invisible à l'œil nu, mais qui permet aux insectes pollinisateurs de les identifier facilement. La nature est décidément bien faite !


Une robe bleue attrayante


Des études, menées il y a de cela une quinzaine d'années, sont déjà parvenues à prouver que l'abeille mellifère montre une réelle sensibilité pour les tons bleus et violets. Or, les fleurs n'ont pas toutes la capacité chimique et biochimique de créer ce type de pigment moléculaires ! Ces derniers absorbent en effet la lumière visible, sauf les longueurs d'onde comprises entre 440 et 500 nanomètres correspondant au bleu. Comment ne pas remarquer lors d'une balade champêtre que le blanc, rouge, rose, jaune et orangé sont des couleurs bien plus répandues que la teinte azurée ? Malgré tout, les scientifiques estiment que cela fait 100 millions d'années que les plantes à fleurs ont développé une stratégie aussi incroyable que séduisante : diffuser autour d'elles un halo bleu irisé afin d'inciter les insectes pollinisateurs à les butiner.

Des pétales à la surface irrégulière


L'auteur de l'étude, Beverley Glover du département botanique de l'Université de Cambridge, déclare que le désordre photonique sur les pétales a toujours été considéré comme un mystère de la nature. Pourtant, ce sont précisément ces nanostructures irrégulières qui réfléchissent la lumière dans le spectre bleu et ultraviolet. Après avoir analysé diverses espèces florales au microscope, les chercheurs en ont conclu que les multiples stries sur la surface des pétales sont apparues de manière indépendante dans les différents spécimens, mais avec le seul but d'augmenter leur visibilité pour les pollinisateurs. Quoi de plus efficace pour aider les abeilles et autres bourdons à trouver du pollen sans aucune difficulté ?

Des tests concluants


Pour confirmer sa théorie, l'équipe de chercheurs a observé le comportement des bourdons après avoir fabriqué des fleurs artificielles, certaines laissant apparaître un halo bleu et d'autres non. Les apidés ont rapidement repéré les surfaces rehaussées d'un halo bleu, même celles qui étaient colorées en jaune ou noir. Pour aller plus loin, une solution sucrée et une amère ont été ajoutées sur des variétés de fleurs artificielles bien distinctes. De ce fait, les scientifiques ont pu établir que les abeilles sont capable d'associer le halo bleu à une récompense. Il est donc possible d'affirmer définitivement que les sillons désordonnés des pétales à l'échelle nanométrique ne sont certes pas identiques d'une espèce florale à l'autre, mais que leur évolution convergente a donné lieu à la production d'un halo attractif, bien visible des insectes pollinisateurs.

Un enjeu environnemental


Et si cette merveilleuse découverte permettait de mieux comprendre la façon dont les fleurs contrôlent la structure désordonnée qui recouvre leurs pétales, et ainsi d'imaginer de nouvelles surfaces encore plus perceptibles pour les abeilles ? De quoi assurer la reproduction naturelle des plantes fleuries à travers le globe et par conséquent, la production alimentaire mondiale !

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